Stratégies

[INFOGRAPHIE] Taux d’occupation : retour « à la normale » ?

Par Alexandre Foatelli | Le | Immobilier

D’après les dernières analyses de Savills, Paris, Madrid et Stockholm ont retrouvé des taux d’occupation moyen de leurs bureaux proches de la moyenne en Europe avant-Covid. Alors que cette variable est au cœur des préoccupations des DET, qui se demandent comment faire revenir les collaborateurs, les données du conseil en immobilier tendent à démontrer que le niveau d’occupation des espaces de travail rattrape partout l’écart avec la période prépandémique.

D’après Savills, le spectre de la désertion massive des bureaux en Europe semble s’éloigner. - © Getty Images/iStockphoto
D’après Savills, le spectre de la désertion massive des bureaux en Europe semble s’éloigner. - © Getty Images/iStockphoto

Et si nous étions tous repartis pour revenir au bureau comme avant ? Bon… pas véritablement comme avant, mais d’après les statistiques communiquées par Savills, les taux d’occupation moyens des bureaux du continent européen sont passés de 43 % à 55 % entre juin 2022 et février 2023. Ainsi, les niveaux moyens de chaque QCA étudiés ont tous augmenté, bien que des disparités demeurent.

Les taux d’occupation se redressent partout - © Républik Workplace
Les taux d’occupation se redressent partout - © Républik Workplace

Paris QCA (66 %), Madrid (65 %) et Stockholm (60 %) figurent en tête du mouvement européen de retour au bureau. Des taux d’occupation proches de la moyenne européenne d’avant la pandémie, qui était de 70 %. De son côté, Prague a connu la plus forte hausse, gagnant 16 points entre juin 2022 et février 2023 pour s’établir à 54 %, suivie par Dublin, où une hausse de 15 points a été observée et dont le taux est désormais de 56 %. Quant au West End londonien (50 %), la City (48 %) et Varsovie (46 %), tous les trois ont enregistré les niveaux d’occupation les plus bas, bien qu’ils aient eux aussi progressé de manière importante depuis l’été dernier.

Taux d’occupation _ retour « à la normale » - © Républik Workplace
Taux d’occupation _ retour « à la normale » - © Républik Workplace

« Cette hausse de la fréquentation des bureaux peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Une certaine lassitude du télétravail et le souhait d’avoir davantage d’interactions contribuent sans doute à ce mouvement à la suite d’une longue période de restrictions liées aux confinements, poussant les salariés à revenir au bureau pour être avec leurs collègues, explique Serge Vayer, Head of Occupier Services, Savills France. En outre, les salariés considèrent aussi certainement que le travail en présentiel facilite le travail en équipe sur des tâches plus créatives et leur offre plus de perspectives d’évolution professionnelle, particulièrement en France, ce qui les encourage aussi à revenir au bureau. En parallèle, nous voyons également de plus en plus d’entreprises formaliser leurs politiques d’entreprise en matière de travail hybride, fournissant ainsi aux salariés un cadre mieux défini pour organiser leur travail. »

Selon Savills, les écarts de taux d’occupation en Europe s’expliquent aussi par un certain nombre de raisons propres à chaque ville. Madrid bénéficie ainsi d’un urbanisme dans lequel un pourcentage plus important de la population habite en centre-ville, ce qui permet aux salariés d’avoir des trajets plus courts et plus pratiques jusqu’à leur lieu de travail. Le coût des trajets domicile-travail peut aussi constituer un facteur clé pour expliquer les différents niveaux d’occupation des bureaux. D’après Numbeo, le prix d’un abonnement mensuel de métro à Londres est le plus élevé d’Europe à 183 euros par mois, soit bien plus qu’à Madrid (54 euros) ou à Paris (84 euros), où les salariés peuvent donc se déplacer pour un prix relativement abordable.

« De manière générale, les taux d’occupation moyen restent plus bas qu’avant la pandémie, moins de salariés se rendant au bureau cinq jours par semaine. Nous nous attendons à ce que les taux d’occupation moyens en Europe se stabilisent autour de 55-60 %, soit le niveau des pics de milieu de semaine, indique Mike Barnes, Associate Director European Research chez Savills. Cependant, la manière dont les utilisateurs vont se servir des surfaces de bureaux va devenir de plus en plus flexible. Par exemple, les salariés ne viendront au bureau que les jours où des rendez-vous en présentiel sont prévus, ainsi que pour travailler en équipe. »

L’analyse du taux d’occupation journalier des bureaux montre effectivement des disparités entre le mardi (63 %), le mercredi (62 %) et le jeudi (62 %), qui sont les jours où les bureaux sont les plus fréquentés, tandis que le lundi (57 %) et le vendredi (45 %) sont un peu plus vides. Si la ventilation hebdomadaire de la présence des salariés en fonction de leur propre organisation du travail dessine des moments de pics et de creux, le spectre de la désertion massive des bureaux en Europe semble s’éloigner en même temps que le souvenir du Covid-19.

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