[ETUDE] Les bureaux et les réunions, piliers de la sociabilisation à l’ère du travail hybride
Par Alexandre Foatelli | Le | Modes de travail
Dans une étude sur le travail hybride menée par YouGov, Comet confirme une tendance post-Covid : le bureau s’impose comme LE lieu de la socialisation professionnelle.
Au-delà du quand revenir au bureau - à quelle fréquence -, la question du pourquoi s’y rendre est légitime. Pour la seconde fois, Comet publie une étude, conduite par YouGov, sur l’appréciation des salariés du travail hybride et leurs attentes. Un pool d’actifs français, belges et espagnols a été interrogé sur les sujets de la réunion, du travail au bureau et du travail seul et à distance afin de mesurer leurs constats et leurs attentes. Le principal enseignement de ce sondage est que le bureau est devenu, peut-être plus que jamais, un lieu incontournable de la sociabilisation. Un constat illustré notamment par le retour en grâce de la tant souvent décriée réunion.
En effet, 43 % des salariés français interrogés indiquent venir au bureau d’abord pour se réunir avec leurs collègues. En outre, 62 % des Français interrogés plébiscitent désormais l’utilité des réunions, ce qui constitue un retournement total par rapport aux résultats de la première étude de juillet 2022 : ils étaient alors 86 % à se dire confrontés à des réunions inutiles.
Si la réunionite à la française semble en perte de vitesse, la professionnalisation de l’organisation de ces temps de partage pourrait être à l’origine de ce changement, couplée à une cure d’amaigrissement probable des temps dédiés aux réunions, avance Comet. Cependant, des marges de progression importantes demeurent : comme en juillet 2022 (73 %), près de 71 % des sondés toutes nationalités confondues considèrent que leur entreprise devrait s’investir dans l’amélioration de ces temps chronophages et mal investis.
Parallèlement, l’étude met en évidence les potentiels effets délétères du télétravail : 39 % des Français, 37 % des Belges et jusqu’à près de 50 % des Espagnols affirment que le travail seul et à distance peut nuire à leur épanouissement individuel et professionnel. Venir au bureau constitue donc une « soupape » de sociabilisation, évitant le sentiment d’isolement chez les salariés. À condition que les espaces de travail proposés par les entreprises correspondent aux attentes.
Le bureau doit être repensé pour la qualité de vie au travail
L’autre enseignement de l’étude réside dans les attentes des salariés face à cet espace en mutation. Si 42 % des salariés français interrogés déclarent être obligés d’être en présentiel au bureau, 34 % indiquent aussi qu’ils y disposent de plus d’équipements que chez eux. Une preuve que les équipements professionnels, des bureaux aux salles de réunions en passant par les lieux informels ou de restauration, restent des ingrédients importants pour l’expérience.
Ainsi, face aux difficultés conjoncturelles auxquelles fait face l’immobilier de bureau, repenser les espaces de travail avec l’objectif d’optimiser les conditions de la collaboration entre les salariés parait comme un besoin primaire. Car dans l’ère du travail hybride, le bureau reste le terreau des liens sociaux et collaboratifs, même s’il restera moins fréquenté qu’avant-Covid.