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[ETUDE] En France, le travail hybride reste une source de désaccord entre employeurs et salariés

Par Alexandre Foatelli | Le | Modes de travail

En France, les employeurs demandent de plus en plus à leurs salariés de venir au bureau, alors que seulement un peu plus d’un tiers d’employés sont satisfaits d’une telle configuration. Ce constat et d’autres illustrent les désaccords entre employeurs et employés sur la mise en œuvre du travail hybride, mis en exergue par une nouvelle étude réalisée par Unispace.

[ETUDE] En France, le travail hybride reste une source de désaccord entre employeurs et salariés
[ETUDE] En France, le travail hybride reste une source de désaccord entre employeurs et salariés

Le travail hybride, oui, mais dans quelles conditions ? Selon le rapport Returning for Good d’Unispace Global Workplace Insights, qui reprend les résultats d’une enquête approfondie réalisée auprès de 9 500 employés et 6 650 chefs d’entreprise de 17 pays du monde, la question divise, notamment en France. Les données révèlent que trois quarts des employeurs français (76 %) s’attendent à ce que les employés soient présents au bureau quatre jours par semaine minimum, mais que seuls 37 % des employés sont satisfaits de cette configuration

Pourtant, bien qu’il subsiste une certaine réticence à retourner au bureau en France, celle-ci est inférieure à la moyenne mondiale (45 % contre 51 %), ce qui suggère un niveau général de volonté d’être sur le lieu de travail. Le temps que les travailleurs passent au bureau en France est même légèrement supérieur à la moyenne mondiale (50 %), puisque 56 % des salariés sont actuellement présents quatre jours ou plus par semaine et 24 % des travailleurs qui ne qui ne le font pas déclarent que ce sera probablement le cas d’ici 2025.

« Les résultats de nos répondants en France montrent un décalage révélateur entre les employés, qui préfèrent travailler de façon hybride, et les employeurs, qui s’attendent à ce que leurs salariés soient assez présents au bureau. On note également une certaine confusion au sujet de la rémunération et des avantages, les employés n’étant visiblement pas conscients de l’impact potentiel du télétravail sur leurs chances d’obtenir une augmentation de salaire et de meilleurs avantages », précise Thomas Breton, Principal Workplace Strategy pour Unispace.

Les employés veulent absolument des espaces individuels

Selon le rapport d’Unispace, 44 % des salariés seraient plus heureux d’être au bureau tous les jours si la semaine de travail de quatre jours était introduite. Les employeurs sont apparemment tout aussi ouverts à l’expérimentation de ce système, 42 % des entreprises étant prêtes à l’introduire si les travailleurs sont présents au bureau tous les jours. Des chiffres allant à l’encontre de la norme mondiale, où Unispace constate un décalage entre les employeurs et les employés sur ce sujet.

Par ailleurs, les distractions au bureau peuvent être à l’origine d’une partie de la réticence que les employeurs constatent chez leurs salariés. Un quart (25 %) des employés ont indiqué qu’ils se sentaient plus efficaces dans un environnement calme à la maison, tandis que le même pourcentage a également déclaré qu’ils étaient simplement habitués à travailler à la maison. Il est intéressant de noter que les employeurs sont plus enclins à penser que les personnes sont réticentes à se rendre au bureau parce qu’elles préfèrent éviter les déplacements (27 %) ou qu’elles apprécient d’être chez elles pour accomplir des tâches personnelles, par exemple faire la lessive ou recevoir des livraisons (18 %).

Lorsqu’ils sont interrogés sur ce qu’ils aiment le plus au bureau, les travailleurs révèlent que c’est l’aspect social (34 %). Toutefois, si les salariés sont désireux de socialiser, 35 % d’entre eux reconnaissent qu’ils peuvent mieux se concentrer à la maison, tandis que 23 % révèlent qu’ils sont trop distraits au bureau. L’étude révèle également que les employés regrettent de ne pas avoir leur propre espace personnel au bureau : 85 % d’entre eux indiquant être plus susceptibles de travailler en présentiel s’ils ont un bureau attitré. Pourtant, le hot desking n’est pas aussi répandu en France (35 %) que dans le monde (48 %).

« Le fait qu’une telle proportion d’employés affirme qu’ils seraient plus susceptibles de travailler au bureau s’ils avaient leur propre espace dédié montre que les salariés veulent de la flexibilité, mais aussi un bureau agencé de façon qu’ils aient leur propre espace de travail, note Thomas Breton. Les employeurs pourraient combler cet écart entre leur perception et les besoins des employés en tenant compte de ces résultats et en envisageant d’adapter le hot desking (bureau partagé) et autres pratiques similaires et de proposer aux employés des espaces leur permettant de s’isoler pour qu’ils se sentent à l’aise à l’idée de travailler régulièrement au bureau », conclut il.

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