[ETUDE] Espaces de travail : ce que veulent les jeunes
Par Alexandre Foatelli | Le | Qvt
Parella a présenté un focus sur les salariés de moins de 35 ans, issu des résultats de son baromètre 2022. Le conseil en immobilier d’entreprise entend ainsi éclairer sur les aspirations particulières des jeunes générations pour leurs environnements de travail.
Fin 2022, Parella publiait son 6e baromètre sur les évolutions des modes et espaces de travail. Aujourd’hui, le conseil en immobilier d’entreprise propose un focus sur la population des salariés de moins de 35 ans, soit un échantillon de 151 personnes sur les 500 interrogés par l’institut CSA Research, afin d’analyser leurs attentes spécifiques. Une population qui semble parfaitement s’adapter au travail hybride, tout en gardant des considérations affirmées sur le rôle du bureau.
Loin de certains clichés, un des premiers enseignements mis en avant est que les jeunes sont 75 % à aimer venir au bureau. Cette proportion les inscrit dans la moyenne nationale de l’étude, bien qu’ils soient toutefois plus affirmés dans leur réponse : 25 % répondent « Oui tout à fait » contre 21 % en moyenne. Si, comme pour leurs aînés, c’est la présence de leurs collègues qui les motive à venir sur leur lieu de travail (à 60 %), les jeunes salariés se montrent plus attirés par l’ambiance (+7 points) et moins par le matériel (-7 points).
Des jeunes adaptés au travail hybride
De manière générale, les salariés de moins de 35 ans sont moins nombreux que la moyenne à pouvoir télétravailler (65 % vs 70 %). En revanche, pour ceux qui en bénéficient, le télétravail est plus souple avec une moindre part pour lesquels le nombre de jours autorisé est plafonné (64 % vs 73 % en moyenne).
À l’inverse, le flex office est plus courant chez les moins de 35 ans. Il concerne 37 % d’entre eux, soit 9 points de plus que la moyenne. Et ce mode d’organisation est apprécié, puisque 80 % des jeunes concernés en ont une bonne perception, surtout pour la liberté qu’il leur apporte et le fait qu’il renforce le collectif. Pour sa part, le coworking reste encore peu développé. Seuls 29 % des sondés y ont accès - ce qui représente tout de même 7 points de plus que la moyenne - bien que les jeunes soient 36 % à trouver cela utile.
Espaces de travail : un puissant levier RH auprès des jeunes
Comme la moyenne des salariés, les jeunes reconnaissent le rôle des espaces de travail dans leur choix de rejoindre (73 %) et de rester (76 %) dans une entreprise. Cependant, ils sont plus nombreux à affirmer que c’est un critère décisif.
Comme leurs aînés, les jeunes ont une vision plutôt positive de leurs locaux, mais ils sont ici encore plus tranchés dans leurs réponses. Ainsi s’ils sont satisfaits, au global dans les mêmes proportions que la moyenne, de leur localisation (89 %, +3 points), de leur surface (77 %), et de leur confort (72 %), la proportion des très satisfait est supérieure chez les moins de 35 ans respectivement de 8, 7 et 4 points. Même constat lorsqu’ils sont interrogés sur l’adaptation de leurs locaux à l’image de leur entreprise, aux nouveaux modes de travail et au respect des normes environnementales : ils sont plus nombreux que la moyenne à les trouver très adaptés.
Attentes d’espaces réinventés et de services
Au sujet de leurs espaces de travail, les jeunes ne se distinguent pas de la moyenne sur le critère principal qu’est la localisation (à 53 %). Ils accordent toutefois plus d’importance aux équipements et au mobilier, aux enjeux environnementaux et aux services. À l’inverse, ils en accordent moins à l’aménagement et à la surface.
D’après les résultats du baromètre Parella, les dirigeants doivent aussi être conscients que les moins de 35 ans ont des attentes plus fortes que la moyenne quant aux services proposés par l’entreprise. Ils sont nombreux à juger utiles les offres de restauration (66 %, dont 37 % n’en disposent pas contre 30 % en moyenne), les offres de services santé mentale et bien-être (63 %, soit 7 points de plus que la moyenne), les offres d’activités sportives (62 % soit 8 points de plus que la moyenne), ou encore une salle de sieste (53 %). Or, la part des entreprises proposant déjà tous ces services est systématiquement inférieure ou égale à 20 % - à l’exception de la restauration proposée par 28 % des entreprises.
En conséquence de ces attentes concrètes, les jeunes se déclarent ultra majoritairement attachés à leur bureau puisque 4 % seulement l’envisagent dans le Métavers. Si les données montrent tout de même qu’ils sont légèrement plus nombreux que leurs aînés à envisager le « full remote » ou 100 % télétravail sans bureau physique (24 % contre 20 %), le workplace du futur gardera assurément une dimension physique.