Stratégies

[INFOGRAPHIE] Buzzy Ratios : le coût d’un poste de travail poursuit sur sa tendance à la baisse

Par Alexandre Foatelli | Le | Environnement de travail

Depuis 2017, le coût d’un poste de travail a connu une baisse de 10 % en moyenne. D’après la dernière édition des Buzzy Ratios publiée par l’Association des Directeurs de l’Environnement de Travail (Arseg, désormais IDET), il s’établit aujourd’hui à 12 481 euros par poste. Un chiffre résultant d’une gestion minutieuse des DET, dans un contexte de hausse généralisée des prix et des charges.

Selon les données de l’Arseg, le coût de l’environnement de travail s’établit à 12 481 euros/poste. - © Getty Images/iStockphoto TCmake_photo
Selon les données de l’Arseg, le coût de l’environnement de travail s’établit à 12 481 euros/poste. - © Getty Images/iStockphoto TCmake_photo

En plus de 20 ans, l’Association des Directeurs de l’Environnement de Travail (Arseg, rebaptisée IDET) a pu mesurer l’évolution dans le temps du coût d’un poste de travail en entreprise au travers de son benchmark annuel, les Buzzy Ratios. Passant au crible 110 entreprises, regroupant 100 000 postes pour 2 millions de mètres carrés et 120 000 salariés, la dernière édition confirme la tendance à la baisse du coût global des environnements de travail. Pour cette édition, les Buzzy Ratios identifient pour la première le coût par collaborateur, avec un premier jalon à 11 605 euros.

Le coût de l’environnement de travail en baisse - © Républik Workplace
Le coût de l’environnement de travail en baisse - © Républik Workplace

Celui-ci s’établit à 681,4 euros par m², et à 12 481 euros par poste de travail, soit une baisse de 8 % pour les mètres carrés et de 10 % par poste de travail depuis 2017. En remontant jusqu’en 2009, le coût des environnements de travail a baissé de l’ordre de 19 % par poste de travail et de 18 % par m² sur la période. Cette réduction des dépenses était donc une réalité bien avant la pandémie : le coût total de la filière avait déjà reculé de 8 % par poste de travail et par m² entre 2009 et 2019. « La rigueur de gestion des DET a été un facteur clé pour diminuer les dépenses des environnements de travail, d’autant plus sur des périodes où l’inflation cumulée était de 11,8 % (2009-2019) et de 14,2 % (2009-2021) », souligne l’IDET.

L’immobilier pèse toujours plus dans le budget des DET

S’il s’agit du premier poste de dépense historique, l’évolution des loyers et assurances a fortement impacté le cout des environnements de travail, en conséquence d’une augmentation presque constante du prix de l’immobilier tertiaire (8 % par m² et 5 % par poste). Les confinements n‘ont que légèrement freiné la hausse de ces coûts. En Île-de-France, le loyer des bureaux a augmenté de presque 19 % (source : Immostat). En parallèle, les taxes immobilières ont également augmenté (+ 8 % par poste et + 9 % par m²). Ainsi, le coût de l’immobilier (loyers, charges et taxes) se situe à 7 109 euros par poste, 404,1 euros par m² et 7 042 euros par collaborateur en 2021.

L’immobilier pèse de plus en plus - © Républik Workplace
L’immobilier pèse de plus en plus - © Républik Workplace

Pour contrecarrer ce phénomène, les DET ont maîtrisé partiellement leurs coûts en réduisant les surfaces des postes de travail. En regardant l’évolution de ces espaces dans le temps, on constate qu’ils ont perdu 26 % de leurs surfaces moyennes sur la période 2009-2021, passant de 23 à 17 m².

Malgré cela, la hausse de ces coûts n’a été que minimiser, et les actions des DET n’ont pas empêché l’augmentation des charges liées aux bâtiments. « Si on regarde la rationalisation des environnements de travail comme un levier de performance direct (dépenser moins) et indirect (productivité des salariés), on voit que les donneurs d’ordres, s’ils ont posé l’impératif de réduction des coûts, n’ont pas toujours pu faire évoluer l’offre de marché (rapport qualité/coût) en fonction de leurs besoins », indique l’étude. Ainsi, le coût de l’immobilier a continué de progresser.

Economies sur les moyens et équipements

A contrario, les moyens et équipements ont baissé sensiblement pendant la période étudiée : -36 % par poste et -35 % par m². Avant les confinements (2017-2019), la hausse de ces frais était stable et légèrement au-dessus de l’inflation cumulée de 4 % (+ 6 % par poste et par m²). Le coût total du domaine « moyens et équipements » se situe à 2 333 euros par poste de travail, 123,5 euros par m² et 1 823 euros par collaborateur.

Cependant, dans un domaine où les voyages d’affaires constituent la première source de dépenses, les périodes de confinement ont générés une chute globale de ces coûts. « Un an plus tard, le volume des déplacements est loin de revenir à son niveau pré-crise sanitaire car, avec l’arrivée massive des outils de visioconférences, la valeur ajoutée des voyages est devenue un sujet central dans des organisations soucieuses de réduire leurs coûts et l’empreinte carbone de leurs activités. Toutefois, nous pensons qu’il est trop tôt pour déterminer si cette baisse des dépenses sera pérenne », précise l’IDET.

Dans une moindre mesure, la digitalisation et le télétravail ont également contribué à baisser le coût des moyens et équipements via la réduction des fournitures et impressions. Des tendances qui sont aussi la conséquence des politiques RSE des DET, ainsi que de la réduction des budgets d’achats, de la dématérialisation et de la baisse d’occupation dans les bâtiments.

Services toujours moins chers

Durant des années, les services aux collaborateurs ont financé une partie des plans d’économie des entreprises. En témoigne la baisse de 27 % de leurs coûts au poste de travail et de 25 % par m² sur la période 2009-2019 relevée par les Buzzy Ratios. La dernière édition relève un coût global de 1 037 euros par poste de travail pour les services aux collaborateurs.

Services toujours moins chers - © Républik Workplace
Services toujours moins chers - © Républik Workplace

Même avant la pandémie, la restauration d’entreprise affichait une tendance à la baisse à cause de la concurrence des nouvelles offres de restaurations commerciales, des nouvelles attentes des convives et de la baisse, déjà, du taux d’occupation. Avec la crise sanitaire et ses conséquences, le modèle économique de la restauration collective a été de plus en plus remis en question. D’autres activités périphériques affichent également des baisses, notamment les courriers et expéditions (digitalisation) et l’accueil (baisse du taux d’occupation).

Pourtant, la crise sanitaire a engendré des nouvelles attentes vis-à-vis des environnements de travail. Dans un contexte où les salariés exercent de moins en moins de leurs activités dans des lieux fixes, associé à une pénurie de talents touchant plusieurs secteurs, l’évolution des services pourrait devenir un élément incontournable de la marque employeur des entreprises. Dès lors, la mission complexe des DET sera de répondre à ces besoins tout en maîtrisant les coûts de leurs directions.

L’exploitation technique à l’heure de l’optimisation

En 2021, le coût total de l’exploitation technique et fonctionnelle se situait à 1 801 euros par poste de travail. Sur les cinq dernières années, ces frais ont baissé de 7 % par poste et 6 % par m². Par collaborateur, le coût est de 1 675 euros.

La maintenance (hors sécurité-sûreté) des réseaux, des équipements et des installations a augmenté d’environ 2 % par poste et 5 % par m² depuis 2017. Avant la pandémie, ce coût restait relativement stable dans les directions de l’environnement de travail (-1 % par poste et 0 % par m² entre 2017-2019).

Cependant, après une réduction temporaire des dépenses en 2020, due à la fermeture partielle ou totale des sites ou plateaux, le coût de la maintenance technique a augmenté depuis la fin des confinements. « Cette tendance s’explique principalement par le vieillissement des installations et par les difficultés d’approvisionnement de composants et équipements neufs, tendance qui s’est aggravée en 2022. Dans ce contexte, certains prestataires renégocient leurs contrats pour simplement rester à flot », décrit l’IDET.

« Au-delà de l’émergence de nouveaux besoins, la conjoncture économique mondiale a été ébranlée par l’instabilité géopolitique, la crise énergétique et les conséquences de la pandémie sur les chaînes de valeur. Au vu des évènements, l’inflation devient un risque pour les budgets des directions des environnements de travail. Aujourd’hui et demain, les donneurs d’ordre devront non seulement répondre à des nouveaux besoins, mais également maîtriser des coûts qui augmentent dans le temps », concluent Latifa Hakkou, présidente de l’IDET et Mario Fernandez, responsable du Pôle Études & Prospective.

Méthodologie de l’étude

L’édition 2022 des « Buzzy Ratios » de l’Arseg, a été réalisée en ligne auprès des entreprises adhérentes. Le recueil a été fait de mai à novembre 2022 auprès d’un panel de 110 sites (dont 56 % hors Île-de-France) représentant près de 100 000 postes de travail, 2 000 000 de mètres carrés et 120 000 collaborateurs

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