En hausse de 9,4 %, le coût d’un poste de travail atteint 13 600 euros
Par Alexandre Foatelli | Le | Environnement de travail
Cet article est référencé dans notre dossier : Les tendances du workplace en 2023
Sous l’effet notamment de l’inflation exceptionnelle sur la facture énergétique en 2022, le coût moyen du poste de travail en entreprise s’élève à 13 658 euros, enregistrant une hausse de 9,4 % en un an. L’Idet, association professionnelle des directeurs environnement de travail, détaille les différents postes de dépenses dans son benchmark des Buzzy Ratios 2023.
Comme chaque année depuis plus de deux décennies, l’Idet (anciennement Arseg) publie ses Buzzy Ratios, l’étude de benchmark qui analyse les coûts complets des environnements de travail. D’après les résultats de cette édition communiqués par l’association professionnelle des directeurs environnement de travail, le coût d’un poste de travail augmente de 9,4 % en 2022 pour s’établir à 13 658 euros (vs. 12 481 euros en 2021).
Alors que la facture énergétique a connu une hausse exceptionnelle en 2022 pour les entreprises (+67 % pour le prix du gaz et +23 % pour l’électricité, en comparaison à 2021), ce coût global reste inférieur au niveau d’avant la pandémie. Par ailleurs, si le poste de travail a perdu environ 3 m², il a gagné en services, d’où la hausse des coûts observée par poste de travail, par collaborateur et par mètre carré.
Loyers et assurances restent le premier poste de dépenses
Premier poste de coût historique, l’évolution des loyers et assurances continue d’impacter les dépenses des donneurs d’ordre, conséquence d’une augmentation presque constante du prix de l’immobilier tertiaire. En 2022, le coût de l’immobilier (loyers & assurances + taxes) est de 7 394 euros par poste de travail. Dans le détail, la répartition des charges liées au bâtiment est respectivement de 86 % pour le loyer, 14 % pour les taxes et moins de 1 % pour les assurances. Cette répartition des budgets reste inchangée depuis 2021.
Paradoxalement, l’Idet souligne que le taux d’occupation des bureaux tend à diminuer en France. « Alors que la présence au bureau est indispensable pour la cohésion d’équipe, le partage et la santé mentale des salariés, nous observons que le taux d’occupation des sites stagne à 60 % depuis la fin de la pandémie », note Séverine Pilverdier, présidente de l’Idet. Même si ce taux d’occupation a légèrement augmenté en 2022, cette progression reste modeste (1 point de plus par rapport à 2021). En somme, les DET des entreprises doivent composer entre un immobilier de plus en plus cher alors qu’il est amplement déserté.
Conjoncture inflationniste
En moyenne et par poste, l’énergie représente 26 % des dépenses dédiées à l’exploitation en 2022, devenant ainsi le premier poste de coûts avec une augmentation de 4 points par rapport à 2021. Elle est suivie par la sécurité-sûreté (24 %), la maintenance technique (22 %), la propreté (20 %), les travaux d’entretien et d’aménagement (5 %), l’enlèvement des déchets (2 %) et l’eau (1 %). Malgré les conséquences de la pandémie et des différents conflits internationaux ayant entraîné une augmentation des prix de l’énergie, l’Idet souligne que les décideurs ont su optimiser leurs dépenses et consommations sur cette période.
Concernant les moyens et équipements, le coût moyen global affiche une nette hausse de 28 % sur un an. En 2022, les déplacements-voyages représentent 57 % du budget des moyens et équipements, suivis par la flotte automobile (27 %), la téléphonie mobile (6 %), les travaux d’impression (6 %), la téléphonie fixe (3 %) et les fournitures (1 %). Depuis l’année dernière, le poids des déplacements-voyages dans la répartition budgétaire a augmenté, sans pour autant retrouver son niveau d’avant pandémie. Cette tendance est due à la reprise graduelle de la mobilité depuis la pandémie, à la baisse des budgets alloués aux voyages ainsi qu’à l’augmentation récente des coûts associés aux voyages d’affaires, comme le soulignait récemment Ophélie Desmarest-Boisson, directrice des achats groupe Corporate Services de BNP Paribas.
Enfin, l’Idet estime le coût du télétravail dans une fourchette allant de 13 à 186 euros par mois par télétravailleur, en fonction des besoins, des aménagements et des services offerts par l’entreprise (présence ou non de tickets restaurants supplémentaires, fourniture ou non de matériel et d’équipement supplémentaires, etc.).
* Chaque édition établit les coûts observés pour l’année N-1 (ici ceux pour l’année 2022). Le recueil a été fait d’avril à octobre 2023 auprès d’un panel représentant près de 100 000 postes de travail, deux millions de mètres carrés et 124 000 collaborateurs (dont 51 % hors Ile-de-France).