Stratégies

L’immobilier, clé de voûte de la création de valeur sociale par les entreprises ?

Par Alexandre Foatelli | Le | Rse

En interrogeant les décideurs de 800 entreprises à travers le monde, JLL met en exergue le rôle important que peut jouer l’immobilier dans la création de valeur sociale. En outre, le conseil identifie les leviers pour construire valoriser cette dimension à chaque étape du cycle de vie d’un immeuble.

JLL met en exergue le rôle important que peut jouer l’immobilier dans la création de valeur sociale. - © Getty Images/iStockphoto
JLL met en exergue le rôle important que peut jouer l’immobilier dans la création de valeur sociale. - © Getty Images/iStockphoto

Afin de passer en revue les stratégies RSE des entreprises et comprendre leur positionnement en matière sociale et environnementale, JLL a mené une enquête auprès de 800 décideurs immobiliers dans le monde, dont 75 en France. D’après les résultats, les entreprises ont, certes, bien avancé dans la prise en compte des enjeux climatiques, mais elles commencent seulement à s’intéresser à la question sociale. Et dans l’objectif de considérer ce volet social, les organisations gagneront à tirer parti de leur immobilier, pour répondre tout autant aux défis climatique, humain et sociétal et de jeter les bases de nouveaux modèles d’entreprise. Dans son étude, le conseil met en lumière les conditions de création de la valeur sociale à travers leur bâti.

Création de valeur sociale, un nouveau rôle pour l’immobilier d’entreprise

En effet, l’immobilier peut constituer un puissant levier d’action et d’innovation environnemental et social pour les entreprises. Un fait qui n’échappe pas aux décideurs concernés, qui en ont même pleinement conscience : 91 % dans le monde pensent que leur immobilier peut constituer un moyen de soutenir la création de valeur sociale. Dans son étude, JLL définit la valeur sociale autour de sept piliers interconnectés qui vont de l’entreprise elle-même à l’écosystème dans lequel elle s’inscrit, avec en filigrane un triptyque :  l’humain, la société et l’environnement.

Les sept piliers de la valeur sociale - © JLL
Les sept piliers de la valeur sociale - © JLL

Parmi ces piliers, 68 % des décideurs français ont fait de la santé et du bien-être des salariés leur priorité stratégique n° 1. Comme leurs homologues internationaux, les Français citent en deuxième position la diversité, l’équité et l’inclusion (65 %). En troisième position ils bousculent légèrement la hiérarchie mondiale en consacrant l’emploi et le développement économique local (59 %), au coude-à-coude avec les achats responsables (58 %) qui se classent juste derrière. En France, les priorités sociales restent donc globalement les mêmes qu’au niveau mondial, dans des niveaux qui demeurent toutefois inférieurs.

De fait, les prérequis d’un immobilier d’entreprise durable dépassent le seul cadre de l’entreprise : salariés, décideurs immobiliers, collectivités, élus, aménageurs, citoyens, acteurs locaux, entreprises voisines, en sont autant contributeurs. Néanmoins, les entreprises sont appelées à jouer un rôle nouveau et à embrasser un fonctionnement collaboratif avec les parties-prenantes externes si elles veulent produire des résultats concrets en matière de RSE dans les prochaines années.

Des freins font encore obstacle

Si les entreprises investissent progressivement le volet social, elles demeurent en phase d’apprentissage. Alors que 19 % des entreprises dans le monde ont une politique mature sur le plan environnemental, elles ne sont que 8 % à l’échelle internationale et 1 % en France à être au point sur le plan social. Pourtant, 93 % des décideurs pensent que volets environnemental et social sont intrinsèquement liés et nécessitent une approche coordonnée.

« Malgré leur volonté de déployer une politique sociale et environnementale coordonnée, les entreprises peinent à mobiliser concomitamment leurs actions sur les deux volets, ce qui rend la création de synergies plus difficile. Un constat encore plus vrai en France où les décideurs commencent seulement à s’acculturer à la notion de valeur sociale de l’immobilier, et cherchent à s’outiller pour structurer leur démarche », explique Diana Naït-Belkacem, consultante senior Recherche et Prospective du département Work Dynamics de JLL.

Face à ces freins, les décideurs français entendent entreprendre des actions pour avancer sur le chantier social : se doter d’un budget, engager la responsabilité de sa direction ou encore nouer des partenariats avec les parties-prenantes internes et externes.

Générer de la valeur tout au long du cycle de vie immobilier

Pour parvenir à réaliser cette création de valeur sociale, JLL souligne l’importance de saisir les opportunités à chaque prise de décision immobilière pour créer une dynamique vertueuse. Ainsi, cinq étapes immobilières clés ont été identifiées.

Le choix de la localisation

51 % des décideurs français considèrent la bonne connexion aux transports comme le facteur le plus important pour créer un impact positif sur le quartier. Au niveau mondial ce critère n’arrive qu’en cinquième place (39 %).

La négociation du bail

Parmi les décideurs français, 59 % utilisent leur bail comme un outil de partenariat avec le propriétaire pour réduire leur consommation d’énergie, contre 48 % au niveau international.

L’aménagement et l’occupation de ses espaces

L’accès aux espaces verts peut créer un impact positif sur le bâtiment et ses occupants pour 49 % des décideurs en France.

La création ou le partage de lieux dédiés aux acteurs locaux

Les décideurs sont 53 % dans le monde à penser qu’apporter un soutien aux événements locaux (accueil d’expositions, conférences, etc.) est l’élément générant le plus d’impact positif dans le cadre de sa gestion immobilière.

Le déploiement d’une démarche d’achats responsables

Enfin, 47 % des décideurs dans le monde encouragent leurs fournisseurs à inclure des objectifs RSE dans leur chaîne d’approvisionnement, afin de rendre la création de valeur circulaire.

« Chaque décision en matière d’immobilier doit être l’occasion de créer de la valeur sociale et environnementale. Et pour garantir un impact réellement positif, il convient que les décideurs suivent une approche systémique qui établit une relation d’interdépendance profonde entre politique immobilière et politique RSE », résume Rémi Calvayrac, directeur Project & Development Services chez JLL France, BeNelux, Nordics.

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