Sophie Février (BPCE) : « Nous collectons beaucoup de données pour bien exploiter l’immeuble »
Par Alexandre Foatelli | Le | Environnement de travail
Cet article est référencé dans notre dossier : Les 5 interviews marquantes en 2023
Engagé depuis le printemps dernier dans le regroupement de 9 000 collaborateurs au sein de son nouveau QG, le groupe BPCE poursuit une stratégie ambitieuse de réduction de son empreinte immobilière. Un cap que poursuit Sophie Février, directrice de l’immobilier Groupe, de l’environnement de travail physique & digital de l’institution bancaire.
Alors que l’emménagement des équipes BPCE au sein des tours Duo s’achève, quel bilan tirez-vous de ce premier semestre d’occupation de votre nouveau siège ?
À date, nous avons installé plus de 85 % des collaborateurs destinés à travailler au sein des tours BPCE, dont la présidence. Nous avons travaillé à un rythme soutenu, en accueillant les équipes au fur et à mesure que les travaux avançaient. Le bilan de ces premiers mois d’occupation est très positif. Les occupants qui venaient d’environnements de travail similaires - espaces ouverts, répartition équilibrée entre les zones de travail individuel et les zones de travail collectif - sont encore plus satisfaits qu’avant et ceux pour qui le changement a été important apprécient la convivialité et la facilité des échanges tout en parvenant à gérer la confidentialité.
Bien sûr, nous rencontrons certaines difficultés habituelles inhérentes à l’occupation d’un bâtiment neuf de cette envergure et, en même temps que les collaborateurs s’adaptent à leur nouvel environnement de travail, nous procédons aux ajustements permettant d’améliorer en continu leur confort et leur efficacité. Le succès de cette opération est lié, je pense, au soin particulier apporté à l’aménagement des espaces, à l’installation de technologies performantes et à la conception de nouveaux services, associés à un accompagnement efficace permettant à tous de s’approprier les changements.
L’exploitation du site repose beaucoup sur la technologie, la data constitue-t-elle un réel outil d’aide à la décision pour le pôle immobilier ?
Absolument ! Nous collectons un grand nombre de données et les utilisons pour bien exploiter l’immeuble, ce qui devient l’état de l’art dans notre profession, ainsi que pour piloter et améliorer son occupation, ce qui est innovant. Les données prévisionnelles de présence sur site nous permettent d’adapter nos offres de service, en ajustant par exemple l’offre de restauration. Les données d’affluence dans les différentes zones de l’immeuble sont disponibles en temps réel pour les collaborateurs afin qu’ils puissent choisir où ils s’installent ; ces données nous sont très utiles car elles nous indiquent les espaces qui fonctionnent bien et ceux qui sont moins utilisés ; nous engageons alors un dialogue avec les occupants afin de recueillir leur ressenti et de leur proposer des modifications pour les satisfaire au mieux.
Dans votre souci d’exemplarité environnementale et avec la pratique ancrée du travail hybride, avez-vous envisagé des pistes telles que la fermeture des bureaux un jour par semaine ?
Nous avons été l’un des contributeurs importants au plan Energie -10 % du groupe BPCE, visant à réduire notre consommation d’énergie à la suite de l’appel de la Première Ministre. Nous avons notamment limité notre occupation à deux bâtiments principaux en région parisienne pendant les deux semaines de congés scolaires de fin d’année, parmi lesquels la tour BPCE Est, dont la modularité permet à tout collaborateur de travailler, quelle que soit son activité. Nous avons reconduit ce dispositif trois jours isolés au mois de janvier 2023, précédant ou suivant des week-ends.
Ces données nous sont très utiles car elles nous indiquent les espaces qui fonctionnent bien et ceux qui sont moins utilisés
Dans la durée, nous avons décidé de ne pas fermer les bureaux un jour chaque semaine car les collaborateurs ont besoin de souplesse pour organiser le travail d’équipe, et que, sur le long terme, il est beaucoup plus vertueux de réduire les surfaces que de les laisser inoccupées trois jours sur sept.
Quel est l’état d’avancement de l’objectif de réduction de 40 % de l’empreinte immobilière du groupe BPCE ?
En France, nous avons déjà restitué 31 bâtiments, représentant 190 000 m² sur les 290 000 m² qui constituent notre cible. 88 % des collaborateurs - soit 23 500 sur 26 700 - sont déjà installés dans leurs nouveaux espaces et certains immeubles seront restitués dès le premier trimestre 2023. Toutes les restitutions prévues sont programmées et nous respectons les plannings. Au mois de juillet 2023, nous aurons atteint notre objectif, en Ile de France et en Régions.
Ces données nous sont très utiles car elles nous indiquent les espaces qui fonctionnent bien et ceux qui sont moins utilisés
Ce programme aura été déployé en trois ans, ce qui représente une performance d’autant plus remarquable que ces années ont été perturbées par la crise du Covid. Toutes les équipes qui participent au programme sont très engagées et très fières ; il est important ici de souligner que nous n’aurions pas réussi sans le soutien des collaborateurs et des dirigeants, qui vivent ces changements importants et nous aident au quotidien.
Selon vous, quels indicateurs permettent de juger de la qualité et de la pertinence d’un service aux collaborateurs ?
Je pense que pour que des indicateurs soient pertinents et permettent de prendre des décisions, ils doivent être simples et peu nombreux. Sur cette question, je dirais donc : la fréquentation et le NPS (Net Promoter Score, soit le pourcentage d’utilisateur qui évaluent leur probabilité de recommander un service) !
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