[ETUDE] Qu’attendent les entreprises et les salariés de leurs environnements de travail ?
Par Alexandre Foatelli | Le | Qvt
Parella, conseil en immobilier d’entreprise, dévoile les résultats de son baromètre 2022 sur les évolutions des modes et espaces de travail, menée par l’institut CSA Research. Cette 6e édition dessine les tendances à l’œuvre pour les environnements de travail pour les dirigeants et les salariés.
Pour l’édition 2022, le baromètre sur l’évolution des modes et espaces de travail de Parella a pris une nouvelle dimension. L’enquête, menée au niveau national par l’institut CSA Research, a interrogé un panel représentatif de 300 dirigeants et 500 salariés d’entreprises de plus de 50 personnes. Une prise de hauteur qui apporte un nouveau regard à la fois sur la perception des dirigeants et les attentes des salariés.
La tendance n’est plus à la réduction des surfaces
Une des enseignements de l’étude, c’est que la tendance n’est plus à la réduction, mais à l’adaptation des espaces actuels au mode de travail hybride. Sur les 43 % de dirigeants ayant un projet immobilier dans les deux ans, 8 % sont en train de ou vont déménager majoritairement pour des locaux plus grands, plus accessibles et plus modernes. 22 % envisagent de réaménager leurs espaces actuels, sans déménager et 12 % vont augmenter leur surface sans déménager, principalement en occupant des surfaces supplémentaires là où se trouvent les locaux actuels.
Au regard des résultats, il semble donc que la phase post-crise sanitaire marquée par un discours ambiant de réduction des surfaces liée au télétravail touche à sa fin : seulement 1 % des dirigeants qui ne comptent pas déménager ont l’intention de réduire leurs mètres carrés.
L’environnement de travail, un enjeu stratégique pour les dirigeants
Les locaux demeurent, en effet, un enjeu important ou prioritaire pour 81 % des dirigeants. Cette dimension prioritaire est plus marquée en Ile-de-France et dans les petites structures de 50 à 99 personnes. 73 % des dirigeants reconnaissent que pour donner envie aux collaborateurs de venir au bureau, ils doivent proposer des espaces « mieux qu’à la maison ». Ils sont même 79 % à le penser dans le secteur des services, et 87 % dans les entreprises de 250 à 500 salariés.
En outre, les locaux sont considérés comme un atout concurrentiel par 56 % des dirigeants. Une proportion qui monte à 65 % en IDF et 67 % dans les entreprises de 250 à 500 personnes. Ils sont également conscients du rôle des espaces de travail qu’ils proposent sur le bien-être de leurs salariés à 90 % (91 % en IDF et 93 % dans le secteur des services) et sur la performance de ces derniers. En cette période de guerre des talents, l’espace de travail est perçu comme un levier d’attraction et de rétention des talents pour 72 % des dirigeants. Un chiffre confirmé par les salariés qui estiment, à 75 %, que les locaux contribuent à leur envie de rester dans l’entreprise et, à 71 %, qu’ils sont un critère de choix important ou décisif de leur futur employeur.
Des attentes fortes des salariés à prendre en compte
Si, comme les dirigeants, les salariés se disent satisfaits de leurs locaux, ils sont toutefois beaucoup plus modérés. Ainsi la part des « très satisfaits » à l’égard du confort, de la localisation et de la surface est nettement plus faible que chez les dirigeants (écarts observés respectifs de -29pts, -28pts et -24 pts). Les salariés sont également moins nombreux que les dirigeants à trouver leurs locaux très adaptés à l’image de leur entreprise, au respect des normes environnementales ou aux nouveaux modes de travail avec là encore des écarts respectifs de -29 pts, -27pts et -23 points.
« Au travers cette étude, il apparaît clairement que l’entreprise est beaucoup plus qu’un lieu de productivité. C’est un lieu de sociabilité, où les salariés viennent pour se retrouver, échanger, partager. Cela pose clairement la question du lien social dans un contexte où le travail hybride semble devenir une nouvelle manière de travailler avec la normalisation du télétravail. L’aménagement de ces lieux d’échanges, les bureaux, nécessite d’être repensés comme le révèle l’étude menée auprès des salariés », souligne Julie Gaillot, directrice du pôle Society de l’institut CSA.
Le télétravail impose de repenser l’utilisation des espaces
Les collaborateurs sont aussi plus nombreux à affirmer que le télétravail impose de repenser l’utilisation et l’aménagement des espaces de travail, à 87 % (90 % chez les moins de 35 %) contre 47 % chez les dirigeants.
« La normalisation du travail hybride, mix entre présentiel et distanciel, a mouvementé la semaine type des collaborateurs. Davantage centrée sur les usages et la nature des activités (concentration, collaboration, innovation …), elle incite les entreprises à repenser leurs espaces, leurs organisations et les modes de management. Une réflexion stratégique qui devra nécessairement prendre en compte les nouvelles aspirations des travailleurs et jeunes diplômés », commente Doriane Bettinger, directrice People & Transformation chez Parella.
Bien-être et santé mentale : une attente côté services
Les salariés sont majoritaires à juger utile les offres de restauration (65 %), les offres d’activités sportives (54 %), les offres de services santé mentale et bien-être (55 %) ou encore une salle de sieste (51 %). Pourtant, la part des entreprises le proposant déjà ou comptant le faire prochainement est inférieure à 30 %. Une orientation bien-être et santé mentale des attentes des salariés constitue donc des pistes de réflexion pour les dirigeants d’entreprise.