[INFOGRAPHIE] Arrêt maladie : la santé mentale des jeunes actifs particulièrement dégradée
Par Alexandre Foatelli | Le | Qvt
Les dernières données de Malakoff Humanis dans son Observatoire mensuel des situations de travail en partenariat avec Harris Interactive indiquent une hausse des arrêts maladie au premier trimestre 2022. Si plus de la moitié d’entre eux sont dus au Covid, le sondage souligne que les actifs de moins de 30 ans sont plus sujets à des troubles psychosociaux que l’ensemble des salariés.
Cet été aura été marqué par la 7e vague du Covid, et son cortège des tests positifs et de cas contacts. Un rappel que la pandémie persiste, même en dehors du spectre médiatique qui n’en fait plus ses gros titres. Les données recueillies par le groupe mutualiste Malakoff Humanis mettent en lumière une hausse des arrêts maladie en 2022 par rapport à la même période en 2021 : en mars, 18 % des salariés ont été arrêtés au moins une fois, contre 11 % en mars un an auparavant. Plus de la moitié des arrêts enregistrés sur cette période (56 %) sont imputables au virus.
Cela étant, les causes d’arrêt maladie hors Covid révèlent une dégradation de la santé mentale, particulièrement chez les jeunes actifs de moins de 30 ans. Parmi les salariés jugeant leur état psychologique médiocre, 43 % ont eu un arrêt maladie en mars 2022. Un chiffre qui grimpe à 51 % pour les moins de 30 ans.
Les jeunes particulièrement concernés par les troubles psychosociaux
Toutes causes confondues, les moins de 30 ans ont été plus nombreux à être arrêtés au moins un jour en mars 2022 (36 %). Un an plus tôt, ils étaient seulement 21 %. En dehors du Covid - qui représente 58 % des arrêts pour cette tranche d’âge - les arrêts maladie sont fortement impactés par la dégradation de la santé mentale.
Ainsi, excepté le Covid, les troubles psychosociaux (dépression, anxiété, stress, épuisement professionnel…) arrivent en deuxième position (14 %), après les accidents ou traumatismes (29 %) et devant les troubles musculosquelettiques (13 %). Chez les moins de 30 ans, 16 % des arrêts maladie hors Covid sont dus à des motifs psychologiques. En outre, la santé mentale des plus jeunes paraît plus fragile : 23 % d’entre eux jugent négativement leur santé mentale, contre 16 % pour l’ensemble des salariés). Ils sont près de la moitié (48 %) à déclarer mal dormir (32 % de l’ensemble des salariés), 42 % se disent stressés (28 % de l’ensemble des salariés), et 34 % sont émotionnellement épuisés (22 % de l’ensemble des salariés), voire à bout de force (29 % vs 19 %).
La perception négative de la santé mentale est liée, pour 44 % des jeunes, au seul contexte professionnel, contre 35 % pour l’ensemble des salariés. L’intensité et le temps de travail (pour 67 % d’entre eux) et les rapports sociaux au travail dégradés (47 %) sont les principales causes mises en avant. Pour le reste, 28 % évoquent des raisons personnelles, notamment en premier lieu leur situation financière (56 %), et des difficultés psychologiques personnelles (44 %). Enfin, le renoncement ou le report de soins concerne encore près d’un quart des salariés au premier trimestre 2022. Ce taux atteint 37 % chez les moins de 30 ans. Parmi les raisons évoquées : le manque de temps (35 %), les difficultés à obtenir un rendez-vous (29 %) et les raisons financières (23 %).