L’IA générative, marchepieds vers la semaine de 4 jours ?
Par Alexandre Foatelli | Le | Modes de travail
Slack dévoile les résultats de sa dernière étude menée auprès des salariés de bureau en France sur les nouvelles tendances au travail, en partenariat avec OpinionWay. Parmi les enseignements, il ressort que l’IA générative est perçue comme un important vecteur de productivité, susceptible d’ouvrir la voie vers la semaine de 4 jours.
Interrogés sur leurs souhaits pour 2024 par OpinionWay pour le compte de la plateforme Slack, les employés de bureau sont en quête de productivité. À l’aube de 2024, et alors qu’un salarié sur deux souhaite que l’IA générative soit utilisée pour les tâches répétitives, les entreprises doivent se préparer à un changement de paradigme.
Si les employés de bureau reconnaissent l’intérêt croissant de l’IA générative au travail, la formation et la montée en compétence est, selon eux, le défi principal que devront affronter les entreprises pour tirer pleinement bénéfice de ses avantages. Selon les résultats de l’étude, travailler intelligemment sera le mot d’ordre de l’année 2024.
Pour près d’un tiers (29 %), l’accès à une plateforme de productivité, regroupant des outils et des logiciels qui améliorent l’efficacité au travail, y compris la gestion de tâches, la collaboration et la communication, leur permettrait de travailler plus efficacement. L’IA générative est considérée pour 6 travailleurs du savoir sur 10 pour traiter les tâches répétitives ou à faible valeur ajoutée et pour les tâches rédactionnelles (résumé de discussion, rédaction de réponses) et pour 36 % dans la recherche intelligente d’informations.
Actuellement, près de la moitié des salariés de bureau (47 %) n’utilisent pas l’IA générative dans leur travail, alors qu’un quart d’entre eux souhaiteraient voir 30 % de leurs missions quotidiennes réalisées avec l’appui de cet outil. Un souhait qui semble avoir été entendu par les entreprises, puisque d’ici un an, 55 % estiment qu’au moins une partie de leur travail sera réalisée par une IA générative d’ici un an et 21 % des répondants déclarent que 30 % de leur travail sera effectué par l’IA générative.
Un phénomène qui ouvre des perspectives de gains de temps substantiels. Avec au moins 15 % du travail qui pourrait être réalisé par une IA, ces gains représenteraient environ 1h sur une journée de 7h, soit 3 jours par mois.
« Le gain de temps que permet l’IA générative est non négligeable dans le monde du travail. Lorsque l’on interroge les Français sur ce qu’ils feraient du gain de temps de gagné grâce à l’IA, ils sont 66 % à vouloir le passer auprès de leurs proches. Nous parlons souvent de gain de productivité pour se concentrer sur des tâches à forte valeur ajoutée, ce qui est tout à fait vrai. Nous devons aussi garder en tête que les jeunes générations, qui constituent le futur des entreprises, peuvent avoir d’autres attentes concernant l’organisation du travail. L’équilibre vie pro/perso doit être pris en compte dans l’équation et l’IA est aussi un outil permettant aux salariés d’organiser leur temps de travail. Le travail asynchrone en est l’exemple parfait », commente Nicolas d’André, Head of Slack France.
L’IA au service d’une réorganisation du temps de travail
Ainsi, dans l’éventualité où des gains de productivité sont constatés grâce à l’IA, cela ferait naître ou renforcerait l’envie de passer à la semaine de 4 jours pour 74 % des salariés de bureau, un sentiment également partagé par les employés peu importe qu’ils soient cadres ou non. Les plus jeunes (18-34 ans) sont les plus sensibles à cette corrélation entre gain de productivité et semaine de 4 jours (80 %).
Si les plus seniors (50 ans et plus) y sont, à l’inverse, moins sensibles, ils y sont tout de même favorables pour 62 % d’entre eux. En revanche, les plus de 50 ans sont 35 %, soit 10 points de plus que la moyenne, à vouloir profiter de ce temps supplémentaire pour avoir un rythme moins soutenu la semaine et/ou pouvoir travailler sur d’autres tâches. Enfin, les interviewés qui pratiquent le télétravail, sont également plus nombreux à vouloir passer à la semaine de 4 jours que ceux n’y ayant pas recours (79 % contre 66 %).
En 2024, le retour au bureau n’est pas à l’ordre du jour
Les salariés de bureau interrogés dans ce sondage ne souhaitent pas un retour en arrière concernant l’organisation du travail. Ils sont 63 % à souhaiter un emploi permettant de travailler depuis le lieu de leur choix, sans aucune contrainte de fréquence de venue dans les locaux, le nombre idéal de jours de travail en présentiel étant de 3 par semaine. 2024 ne sera pas l’année du compromis : la moitié des salariés de bureau se disent prêts à quitter leur entreprise actuelle si cette dernière les oblige à revenir tous les jours en présentiel. Les 18-34 ans sont la génération qui est la plus partante à sauter le pas, avec 14 points de plus que la moyenne.
Les défis de la généralisation de l’IA générative
L’intégration progressive de l’IA générative au sein des entreprises n’est pas sans défi. Les salariés de bureau, bien que souhaitant son utilisation, identifient clairement les nombreux enjeux qui l’accompagnent. Le premier d’entre eux est celui de la formation (44 %), plus répandu au sein de la population des plus de 50 ans (51 %).
Viennent ensuite les questions relatives à l’éthique et à la confidentialité, qui représentent un défi pour 42 % des employés. Il n’est donc pas étonnant que 76 % des employés souhaiteraient être formés pour savoir comment bien utiliser cette nouvelle technologie.
Méthodologie
Échantillon de 1 056 personnes représentatif de la population française de salariés de bureau travaillant dans des entreprises de 20 salariés et plus. L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview). Les interviews ont été réalisées du 22 au 27 novembre 2023.