À domicile, au bureau ou dans les transports : les travailleurs en quête de connectivité
Par Alexandre Foatelli | Le | Modes de travail
Il n’est pas peu dire qu’au tournant de la décennie 2020, l’immobilier a été fortement marqué par la pandémie de Covid-19. Un choc qui a transformé le monde dans lequel nous vivons, travaillons et nous connectons les uns aux autres. Afin de mieux comprendre l’impact de ces changements sur la société, WiredScore, label mondial dédié à la connectivité Internet et mobile de l’immobilier, a mené une enquête à l’échelle européenne auprès de celles et ceux qui ont fait l’expérience de travailler ou d’étudier à domicile.
Le rapport Live. Work. Connect. a été établi par WiredScore en partenariat avec Opinium Research, auprès de 13 pays européens dont la France. Son objectif est d’analyser les conséquences de la pandémie sur nos habitudes de vie interrogeant 1 000 personnes par pays, et d’identifier les priorités des décideurs. L’enquête s’est d’abord intéressée aux conditions de travail à domicile, symbole de cette nouvelle ère de l’immobilier.
Le home office oui, mais…
Sur les 13 Etats européens étudiés, où fait-il bon travailler chez soi ? Afin de classer les différents pays, WiredScore a établi un certain nombre d’indicateurs, tels que les niveaux de productivité après la pandémie, la qualité du haut débit à domicile, le bien-être et le niveau de soutien de la part des employeurs, le tout déterminant un indice global par pays.
Le classement indique le niveau de satisfaction des salariés et étudiants quant à leur expérience de travail à domicile. L’Espagne, l’Irlande et la France apparaissent comme les pays européens qui offrent les plus hauts niveaux de satisfaction, tandis que l’Autriche, les Pays-Bas et la Pologne se situent en bas du classement. Dans son étude, WiredScore observe un engouement renouvelé pour le travail à domicile. En ce qui concerne la productivité, 49 % des Européens disent aujourd’hui être plus productifs en travaillant ou étudiant à domicile. Un chiffre en hausse : avant la pandémie de Covid-19, il s’élevait à seulement 35 %. L’évolution la plus significative dans la perception du public a eu lieu en Irlande, au Royaume-Uni et en Allemagne, où le pourcentage de personnes estimant que le travail à domicile est plus productif a augmenté respectivement de 23, 22 et 19 points. Cette situation contraste avec la Norvège et la République tchèque, où la différence d’opinion se révèle très faible. En outre, 62 % des sondés reconnaissent que le home office a été bénéfique pour leur bien-être, ce qui renforce l’attrait constaté pour ce mode d’organisation du travail.
Plus de la moitié des Européens considèrent que les employeurs doivent fournir un soutien financier pour leur abonnement mobile.
Cependant, le télétravail à domicile induit des enjeux propres, dont les effets ne sont pas à négliger. D’abord, 20 % des personnes interrogées ont opté pour un forfait offrant davantage de données mobiles pendant la pandémie de Covid-19 afin de renforcer leur connexion Internet à domicile. Elles ont ainsi consenti à un effort économique supplémentaire. Ainsi, plus de la moitié des Européens (57 %) considèrent que les employeurs/universités doivent s’impliquer et prendre leurs responsabilités en fournissant un soutien financier. De façon plus globale, concevoir et gérer les logements d’aujourd’hui et de demain sur des fondations numériques solides devient donc indispensable, et contribue à la valeur sociale et économique des immeubles d’habitation. Un enjeu important pour préserver le bien-être des travailleurs à leur domicile, puisque 60 % des personnes interrogées déclarent que la mauvaise qualité de leur connexion Internet influe sur leur niveau de stress.
« Les propriétaires doivent se soucier de garantir des conditions de travail optimales en dehors des bureaux et des universités. À une époque où nous dépendons de plus en plus d’infrastructures numériques solides pour travailler, une fourniture d’accès à Internet fiable est fondamentale », souligne Frédéric Motta, directeur général de WiredScore France.
Les trajets mis à contribution
Au-delà du télétravail, une autre tendance est notable : pour de plus en plus de gens désormais, le trajet domicile/bureau s’inscrit dans la continuité des journées de travail, permettant de réaliser plusieurs tâches professionnelles. La capacité à rester connecté dans les transports contribue à la généralisation d’un modèle de travail devenu flexible jusqu’aux rames de trains et les couloirs de bus. En Europe, plus de quatre adultes sur cinq (81 %) ayant travaillé ou étudié depuis leur domicile déclarent se connecter à Internet au cours de leur trajet vers leur lieu de travail/d’études. Avec 92 %, l’Italie affiche le score le plus élevé, suivie par la Pologne (91 %), la Suisse et la République tchèque (87 %).
En Europe, 31 % des gens profitent des transports pour avancer dans leur travail.
Parmi les personnes interrogées, la plupart consultent les réseaux sociaux ou écoutent de la musique (respectivement 58 % et 50 %) pendant leur trajet, qui dure en moyenne 62 minutes par jour. Toutefois, environ un tiers d’entre elles (31 %) profitent des transports pour avancer dans leur travail. En République tchèque, ce chiffre est particulièrement élevé : 44 % consacrent leur trajet à des tâches professionnelles. Ainsi, d’après ces statistiques, un tiers des salariés travaillent une heure supplémentaire par jour en mettant à profit leur temps de trajet. Il ressort à nouveau de ces chiffres que la connectivité revêt une importance fondamentale pour l’efficacité professionnelle.
La nécessaire adaptation du bureau
Face à ce nouveau paradigme, le bureau doit offrir un environnement de travail sécurisé et confortable contribuant à accroître la productivité des salariés, favorise leur bien-être et encourage la collaboration. Alors que le modèle de travail hybride se généralise, 41 % des Européens placent la qualité de la connectivité en tête de leurs besoins sur leur lieu de travail. Seuls la situation géographique et le réseau de transport sont perçus comme plus importants. Parmi les personnes interrogées, 72 % estiment disposer d’une « bonne » connexion Internet dans leur bureau/université. Toutefois, ils sont 51 % à considérer que leur connexion à domicile est « meilleure ». Pour encourager le retour sur le lieu de travail, les propriétaires doivent donc accroître l’attractivité de leurs bureaux en s’engageant aux côtés de leurs locataires.
En outre, les bureaux doivent désormais conjuguer sécurité et bien-être pour leurs occupants. Ce constat a fortement encouragé la mise en place de technologies intelligentes, telles que les systèmes de détection d’occupation et de réservation de bureaux, qui permettent aux utilisateurs de veiller à leur propre bien-être en toute autonomie. Dans un monde idéal, quatre salariés sur cinq (79 %) souhaiteraient travailler dans un bureau à la pointe de la technologie. Pourtant, alors que l’utilisation de la technologie dans le cadre professionnel nécessite des connaissances spécifiques, moins de la moitié des salariés bénéficient des formations nécessaires à la pleine maîtrise de ces outils. Cette statistique met en évidence des lacunes significatives dans ce domaine : s’il existe une réelle volonté de disposer de davantage d’équipements technologiques, la capacité à utiliser ces derniers fait encore défaut.
En plus de perfectionner l’infrastructure technologique de leurs bureaux, les propriétaires et employeurs prévoyants doivent donc proposer des formations et un accompagnement adéquat afin de permettre à leurs occupants de tirer pleinement profit des outils mis à leur disposition. Et pour cause : si la présence d’équipements technologiques de pointe pousse les salariés à se rendre au bureau, un accompagnement adapté les incitera à y rester durablement.