Rémunérations : les pros de l’immobilier entrent dans l’ère de la maîtrise des coûts salariaux
Par Alexandre Foatelli | Le | Immobilier
Dans la 13e édition de son Étude de rémunérations, Hays établi des grilles indiquant les salaires pratiqués en fonction des années d’expérience au poste concerné. Le cabinet de recrutement a produit un focus sur les métiers dans l’immobilier, mettant en exergue que l’heure est à la stabilisation des coûts salariaux.
Comme l’économie dans son ensemble, l’immobilier est sujet aux cycles et, sans conteste, le secteur se trouve actuellement dans un temps faible. Depuis des mois, les acteurs de l’Immobilier alertent les autorités sur les contraintes, conjoncturelles et structurelles, qui pèsent sur leur activité : logement neuf en crise, marché de l’emploi bloqué… Et cette situation n’épargne pas les professionnels de l’immobilier, comme le souligne la 13e édition de l’Étude de rémunérations publiée par Hays. Ainsi, après plusieurs années de guerre des talents marquées par la hausse des niveaux de rémunération, l’heure est à la stabilisation et à la maîtrise des coûts salariaux.
Le cabinet de recrutement met en avant plusieurs tendances selon les métiers et les filières. Du côté des promoteurs, les politiques RH sont empreintes d’attentisme, les métiers de la vente et les fonctions « programmes » étant les plus impactés. Pour leur part, les professionnels de l’économie de projets et du développement foncier s’en sortent mieux, malgré des volumes de recrutement en repli sur ces fonctions pourtant hautement stratégiques.
Les acteurs de l’investissement et les structures propriétaires n’échappent pas à la conjoncture. La collecte des SCPI / OPCI s’essouffle et les professionnels de la pierre-papier travaillent à l’ajustement des valeurs d’actifs. Les foncières SIIC ont réduit de 25 % leurs investissements, en particulier sur le bureau et la logistique, enregistrant tout de même une hausse de leurs revenus locatifs. Et c’est justement dans les métiers des services immobiliers que les volumes de recrutement ont le mieux résisté.
Par ailleurs, les besoins en recrutement progressent d’environ 10 % en property management, gestion locative, copropriété et comptabilité immobilière, que cela soit dans le domaine du compte de tiers ou du côté des structures propriétaires. L’effet sur les salaires est notable et leur hausse s’approche des niveaux de l’inflation.
Quelles compétences à l’avenir ?
À l’ère de la prédominance des critères ESG dans les stratégies d’investissements et de refonte des modèles économiques, l’immobilier a déjà entamé son évolution. L’année 2023 a notamment été marquée par la création de filiales dédiées aux projets de réhabilitation au sein de plusieurs acteurs de la promotion immobilière. Si les organisations doivent changer et s’intéresser à des sujets qui pouvaient jusqu’alors leur sembler contre-nature, cela ne se fera pas sans l’acquisition de nouvelles compétences.
Parmi les compétences les plus recherchées, Hays cite la recherche foncière, la conception et économie de projet, la maîtrise des normes, labels et certifications et la gestion financière. Quant aux métiers les plus sollicités, on trouve ceux de développeur foncier, responsable études et conception et comptable copropriété/mandant.
Méthodologie : L’étude de rémunérations Hays est élaborée grâce à un panel constitué de près de 2 000 candidats et clients. Les rémunérations sont exprimées en kilos euros annuels bruts et ne tiennent pas compte des éléments variables et des avantages en nature. La colonne « Régions » exprime en pourcentage le différentiel en termes de salaires globaux pratiqués en régions par rapport à Paris pour chaque famille de métiers.