Stratégies

Barbara Virey (Altice) : « Nous avons l’expérience de gérer des sites mixtes »

Par Alexandre Foatelli | Le | Immobilier

Cet article est référencé dans notre dossier : Worknight 2024 : retracez la 3e édition des trophées du Future of Work

Le groupe Altice regroupe les activités de télécommunications de SFR et les médias BFMTV et RMC. Symbole de cet attelage, le Campus Altice dans le 15e arrondissement de Paris parvient à générer des synergies. Barbara Virey, directeur immobilier du groupe, nous expose ses enjeux spécifiques au siège social et sa stratégie sur les implantations sur le territoire national.

Barbara Virey, directeur immobilier du groupe Altice. - © D.R.
Barbara Virey, directeur immobilier du groupe Altice. - © D.R.

Comment se compose le parc immobilier d’Altice ?

Nous disposons d’un peu plus d’une soixantaine de sites en France (hors boutiques). Ceux-ci sont assez hétérogènes, le plus grand étant le Campus Altice situé à Balard (Paris 15e), qui héberge les activités audiovisuelles de BFMTV et RMC et le siège social de SFR. Dans le reste de la France, nous avons d’importants sites régionaux SFR liés au déploiement historique du réseau télécom ainsi que des agences pour le marché des entreprises. Enfin, le groupe a déployé sur les dernières années une dizaine de bureaux BFM Régions pour son réseau de chaîne d’information locale.

Le fait d’abriter les différentes activités du groupe Altice au sein d’un même campus pose-t-il des enjeux particuliers ?

Depuis son inauguration, le campus a connu quelques évolutions. D’abord, la partie média s’est recentrée sur BFMTV et RMC après le déménagement des rédactions de Libération et de L’Express. Dans sa conception originelle, un des quatre bâtiments était dévolu aux activités médias et les trois autres aux équipes télécoms. Cependant, au fil du temps une mixité plus grande dans une logique de synergie s’est effectuée.

Tous les éléments de ce campus s’imbriquent les uns avec les autres et cela génère des synergies.

Avec notamment les conséquences du Covid sur les taux d’occupation, nous avons pu optimiser notre campus : au 31 décembre 2023, nous avons ainsi libéré un immeuble. Cet arbitrage a constitué un réel défi, car nous avons dû entièrement refondre l’organisation des trois autres bâtiments, ce qui a concerné 5 000 personnes, avec l’intégration en parallèle des équipes de Coriolis, afin de mutualiser une grande partie des aménagements tout en sauvegardant une notion de territoires nécessaires à l’activité de toutes les entités. Grâce à ce travail, tous les éléments de ce campus s’imbriquent les uns avec les autres et cela génère des synergies. Par exemple, les équipes tech de SFR peuvent s’interfacer plus facilement avec les équipes opérations de BFM et RMC dans une logique d’innovation.

Outre la rationalisation immobilière, les évolutions du travail des dernières années ont-ils eu d’autres effets ?

En libérant un bâtiment, il nous a fallu veiller à maintenir un accès suffisant aux espaces collaboratifs, aux phone box et aux autres postes de travail alternatifs. Le campus ayant été développé entre 2017 et 2019, nous disposions dès le départ de ces différentes typologies d’espaces en nombre suffisants pour permettre la bonne mise en place du flex office. Il s’agit de 500 espaces (salles de réunion, box, salles de projets) qui représentent 3 000 positions, en plus des postes de travail classiques. Ce moment a aussi été une opportunité : grâce à l’usage de l’outil Sharing Cloud sur les salles de réunion nous avons pu constater que les salles de réunion à forte capacité (18 et plus) étaient souvent occupées par un nombre moindre de personnes. Ce retour d’expérience a été mis à profit pour conserver une bonne quantité d’espaces, plus adaptés dans leur conception aux usages réels. L’enjeu principal a été de conserver une bonne qualité de vie au travail malgré la perte d’un bâtiment.

Les activités audiovisuelles sur le site ont-elles un impact sur l’empreinte carbone du siège ?

Sur ce point, nous avons déjà l’expérience de gérer des sites mixtes avec des activités tertiaires et techniques intégrées sur les implantations régionales de SFR. Il est clair que si l’on compare au mètre carré la consommation énergétique d’une zone de bureaux standard à celle d’une zone technique, que ce soient des studios ou une infrastructure réseau, elle est nettement plus importante sur cette dernière. Pour autant, tout s’optimise ! Nous appliquons d’abord les consignes de sobriété énergétique sur la température (19° en hiver et 26° en été) et nous passons progressivement à l’éclairage en LED. En outre, nous utilisons la technologie de Smart Impulse pour piloter la maintenance technique des bâtiments au plus près des usages concrets.

Au niveau national, quelle est la stratégie immobilière ?

Sur le volet télécom, l’histoire de SFR est le fruit de plusieurs fusions d’entreprises, ayant chacune leur patrimoine immobilier. Ainsi, le défi des dernières années en Régions a été de se recentrer sur les sites régionaux « phares » en lieu et place des locaux satellites hérités. Au cours des cinq dernières années, une cinquantaine d’implantations ont été fermées dans cette logique. Outre l’optimisation de l’emprunte immobilière, ce rattachement des personnels permet aussi de mieux réussir leur intégration au sein de la maison Altice.

Le défi des dernières années en Régions a été de se recentrer sur les sites régionaux « phares » en lieu et place des locaux satellites hérités.

Pour BFMTV, la problématique est différente. Historiquement, la chaîne a une position purement parisienne. Depuis la création de BFM Régions en 2019, la stratégie est de développer un réseau de chaînes d’information locales, ce qui induit un process de recherche immobilière et de travaux pour déployer des antennes sur le territoire. Classiquement, ces antennes sont composées d’un studio, d’une salle de réunion, d’un open space et de deux ou trois bureaux fermés. À date, BFMTV est présent à travers ses dix chaînes d’info locales. Dans ce cadre, la direction de l’immobilier occupe une véritable fonction support au service de la stratégie d’entreprise.


Barbara Virey fait partie du jury Worknight 2024. Pour assister à la cérémonie et avoir l’opportunité d’aller à sa rencontre, inscrivez vous ici

La suite est réservée aux membres. Déjà membre ? Se connecter

Pas encore membre ? Inscrivez-vous gratuitement

  • Accès illimité et gratuit
  • Contenus en avant-première
  • Articles exclusifs

J'accepte de recevoir des communications* et/ou
* Vos données personnelles ne seront jamais communiquées à un tiers.