Stratégies

Salaires : les Offices Managers et autres fonctions supports spécialisées ont le vent en poupe

Par Alexandre Foatelli | Le | Environnement de travail

Chaque année, le Guide des Salaires Robert Half dévoile les grilles de salaires d’une centaine de fonctions dans les métiers de la finance et comptabilité, de l’IT et du numérique, des RH, du juridique et des fonctions support spécialisées en France. Si les hausses de salaires ralentissent en 2024, les Offices Managers et autres fonctions supports spécialisées (assistant Services Généraux) tirent leur épingle du jeu.

Selon Robert Half, les Office Managers ont vu leur salaire augmenter de 20,5 % en moyenne. - © Getty Images/iStockphoto
Selon Robert Half, les Office Managers ont vu leur salaire augmenter de 20,5 % en moyenne. - © Getty Images/iStockphoto

S’appuyant sur l’analyse de milliers de placements réalisés par les recruteurs, les prévisions de recrutement et les tendances observées entre l’offre et la demande, le Guide des Salaires 2025 de Robert Half constate un ralentissement des hausses salariales par rapport à l’année précédente, en phase avec le ralentissement de l’inflation. Alors qu’en 2023, les salaires à l’embauche avaient augmenté de 4,7 %, la hausse globale prévue cette année s’établit à 2,9 %, un niveau légèrement supérieur à celui de l’inflation sur l’année, qui s’établirait à 2,5 % en 2024 selon la Banque de France.

Bien que les tensions de recrutement restent fortes dans plusieurs secteurs clés, le ralentissement économique et la modération de l’inflation imposent des contraintes aux employeurs, notamment dans les secteurs de la finance et de l’IT, qui avaient toutefois connu des augmentations significatives ces dernières années.

« Les secteurs comme la finance et l’IT, qui avaient bénéficié d’importantes augmentations en 2022 et 2023, observent un ralentissement, tandis que les fonctions liées à l’office support et aux RH confirment leur rôle stratégique au sein des entreprises à travers la réorganisation de celles-ci (retour au bureau, défis d’attractivité et de fidélisation des talents), avec des évolutions de salaires notables. Le défi pour les employeurs en 2025 restera de maintenir une attractivité salariale en phase avec le marché », commente Matthieu Imbert-Bouchard, Managing Director de Robert Half Int. France.

Car oui, certaines fonctions continuent d’enregistrer des hausses significatives, en lien avec les besoins croissants des entreprises pour ces métiers et/ou la rareté des profils. L’organisation de la vie au bureau et le maintien du lien entre les salariés devenant prioritaires pour les entreprises, les fonctions support spécialisées et RH tirent leur épingle du jeu cette année avec une augmentation globale de 6 %, elles qui avaient déjà enregistré une augmentation moyenne de 8 % en 2023. Ainsi, les fonctions liées à cette tendance, comme Office Manager ou assistant Services Généraux, connaissent les augmentations de salaires les plus importantes. Le top 3 des fonctions qui ont marqué les plus fortes augmentations est dominé par les Office Managers (20,5 % d’augmentation), suivis par les assistants Commercial (15 %) et les assistants Services Généraux (14,5 %).

« Ces professionnels ont été quelque peu oubliés avec le télétravail et des bureaux parfois délaissés pendant le Covid, souligne Matthieu Imbert-Bouchard. Mais avec un retour au bureau massif dans certaines entreprises désormais, il y a besoin de s’organiser très vite et de s’assurer que la logistique est en place. Il y a donc une forte demande d’office managers. »

Salaires et tendances - Fonctions support spécialisées - © Grille des Salaires 2025 - Robert Half
Salaires et tendances - Fonctions support spécialisées - © Grille des Salaires 2025 - Robert Half

Des attentes salariales toujours en décalage avec la réalité du marché

Malgré le ralentissement constaté sur l’ensemble des revalorisations de rémunération, les attentes des salariés en termes d’augmentation restent élevées. Seuls 35 % des salariés français estiment que leur salaire correspond à leur expertise, leur expérience ou leur niveau de responsabilité. Parmi ceux qui se considèrent sous-payés, 41 % souhaiteraient une augmentation comprise entre 10 et 20 %. Sans perspective d’augmentation dans l’année, 15 % des salariés se disent prêts à chercher un nouvel emploi et un quart (24 %) changeraient d’entreprise si une opportunité d’augmentation salariale entre 10 et 20 % venait à se présenter. Pour les salariés, une des cartes à jouer pourrait résider dans la présence au bureau, puisque 62 % des employeurs admettent que le présentiel a un impact significatif sur la probabilité qu’un employé obtienne une promotion. Les vieux réflexes du management ont la vie dure !