Malgré ses bienfaits, le sport en entreprise peine encore à s’imposer
Par Alexandre Foatelli | Le | Qvt
Qu’il s’agisse de lutter contre la sédentarité ou plus largement d’améliorer la QVT, la pratique de l’activité physique et sportive (APS) est plébiscitée par les entreprises. Cependant, la mise en œuvre se heurte à des freins, comme le souligne une récente étude conduite par Decathlon.
À en croire la Fédération Française du Sport en Entreprise (FFSE), 16 % des Français pratiquant une activité physique le font dans le cadre professionnel. Un chiffre qui s’explique notamment par le coût de certaines activités ou simplement un accès difficile à des infrastructures adaptées. Afin d’évaluer l’ampleur de la pratique de l’activité physique et sportive (APS) au sein des entreprises et des collectivités, l’enseigne Decathlon s’est associé à l’Union Sport et Cycle pour lancer une enquête sur le sport en milieu professionnel. L’objectif de l’étude « À fond la forme au travail » est d’identifier les différents leviers et freins à leur mise en œuvre et de dresser un panorama des dispositifs mis en place par les entreprises et collectivités pour encourager et développer la pratique sportive de leurs collaborateurs.
Sport en milieu professionnel : des attentes concrètes
Aujourd’hui, le sport occupe une place de plus en plus importante. Pour preuve, la France en a fait de la promotion de l’APS la Grande Cause Nationale pour 2024. Les résultats de l’étude « À Fond la forme au travail » confirment cet enjeu puisque 58 % des entreprises et 68 % des collectivités interrogées considèrent la mise en place d’une activité physique et sportive comme un sujet « important ».
La pratique du sport est perçue comme un levier dont les entreprises et collectivités peuvent se saisir pour améliorer la qualité de vie au travail, fidéliser leurs équipes et déployer leurs performances : 85 % des interrogés la considèrent comme significative du bien-être des salariés, 73 % considèrent qu’elle renforce la cohésion d’équipe et 60 % la perçoivent comme utile dans le cadre de la prévention santé.
Alors que les collaborateurs expriment des attentes de plus en plus fortes dans ce domaine, 35 % des entreprises interrogées ont mis en place des dispositifs nécessitant un fort engagement (organisation de cours de sport ou mise en place d’une salle de sport). D’autre part, la taille de l’organisation influe fortement sur la mise en place de dispositifs à fort engagement : 50 % des entreprises de plus de 1 000 salariés ont mis en place un tel dispositif.
Néanmoins, même si les plus petites entreprises mettent moins en place ce type d’offres d’APS, les collaborateurs sont davantage impliqués : dans les PME (moins de 250 salariés), la participation des salariés est de 32 % et elle monte à 50 % pour les TPE (moins de 10 salariés).
Le sport ne s’impose pas encore en entreprise
Malgré l’engouement affiché, les freins à la mise en œuvre d’APS sont davantage liés à des difficultés de ressources et de communication que des problématiques financières selon l’étude. Les principales difficultés observées sont notamment liées au manque de temps à consacrer au pilotage des dossiers (28 %) et au déficit de communication / adhésion des salariés (24 %).
À noter aussi que plus d’une entreprise sur cinq n’y dédie aucun budget, et qu’en dépit du ressenti des salariés, 62 % des entreprises n’ont pas réussi à en mesurer les bienfaits. Parmi les organisations qui s’impliquent financièrement, le budget annuel moyen est de 10 675 euros. En outre, ces initiatives requièrent aussi une implication du comité social et économique (CSE) et un suivi des ressources humaines (RH) pour faire vivre le projet. En effet, près de la moitié de ces dispositifs sont déployés grâce à l’engagement du service RH et à la sensibilisation des équipes dirigeantes, couplé à une communication interne efficace (journée dédiée, newsletter, site intranet, affichage, etc.)
Enfin, le dernier élément qui ressort de cette étude, c’est que l’activité physique et sportive en entreprise peut être considérée comme un véritable levier de pratique en général pour les collaborateurs. Elle permet notamment de faciliter la pratique pour des personnes ayant des contraintes familiales (58 %) ou de faire découvrir le sport à des non pratiquants (54 %).
Méthodologie
Questionnaire administré du 6 octobre au 7 décembre et réalisé sur un échantillon de 285 Collectivités territoriales et 567 entreprises par l’Union Sport et Cycle et Média Filière pour Decathlon.