Les fêtes de Noël en entreprise menacées par l’inflation ?
Par Alexandre Foatelli | Le | Qvt
Selon un sondage mené par Pleo, solution de gestion des dépenses professionnelles, un quart des entreprises françaises annulent les festivités de Noël au bureau. Des choix d’économies qui s’étendent même aux primes pour certaines d’entre elles.
Et si les fêtes de fin d’année en entreprise étaient menacées par la hausse des coûts ? A en croire les résultats d’une enquête réalisée auprès de 500 décideurs basés en France dans des entreprises de 50 à 500 salariés par Censuswide pour le compte de Pleo, la réponse est oui pour un certain nombre d’entreprises. Avec l’inflation qui affecte l’ensemble de l’économie, la solution de gestion de dépenses professionnelles a constaté que les chefs d’entreprise doivent faire des choix en ce qui concerne le versement des primes et l’organisation des fêtes de fin d’année.
« Cette année a été incroyablement difficile pour les entreprises et ce que nous voyons est un autre exemple des défis financiers auxquels beaucoup de nos chefs d’entreprise sont confrontés. La période de Noël est généralement l’occasion pour chacun de célébrer les succès de l’année écoulée et de se tourner vers la suivante, mais en raison de l’environnement économique, de nombreuses entreprises mettent un frein à ces célébrations. Nous attendons bien sûr des entreprises qu’elles fassent la fête et récompensent leur personnel dans une certaine mesure, mais cette année en particulier sera un peu plus tempérée », souligne Alvaro Dexeus, responsable de l’Europe du Sud chez Pleo.
Ainsi, plus de la moitié des PME (57,2 %) prévoient de supprimer ou de réduire les primes de Noël pour le personnel cette année, et 59,2 % prévoient de réduire ou de supprimer complètement les fêtes de Noël de leur personnel. Dans le détail, 37,2 % des entreprises de 50 à 249 employés envisagent une réduction des budgets pour les fêtes du personnel et 22 % pensent à les annuler complètement.
Au niveau des entreprises de 100 à 249 salariés, l’échelle haute des PME, l’ampleur est aussi importante. Celles-ci dépensaient en moyenne 15 071 € en 2021 pour les divertissements, et ce chiffre devrait tomber à 10 749 € en moyenne cette année, soit une réduction de plus d’un quart du budget (28,6 %).
Le contexte n’épargne pas les grandes entreprises, qui choisissent aussi de réduire les dépenses liées aux activités de Noël pour leur personnel. Les entreprises de 250 à 500 employés sont 33,2 % à envisager de réduire le coût de leur fête de Noël, et 26 % envisagent d’annuler complètement les célébrations d’entreprise.
En termes de secteur d’activité, les réductions s’observent particulièrement au travers des PME du secteur juridique, qui dépensaient auparavant des sommes importantes pour les divertissements de Noël. L’année dernière, elles ont dépensé 19 071 € en moyenne. Cette année, leur budget a été considérablement réduit, avec seulement 9 655 € mis à disposition relève le sondage de Pleo. À titre de comparaison, le secteur de l’éducation est l’un des seuls secteurs où les dépenses liées aux festivités de Noël pour le personnel ont augmenté, passant de 12 486 € l’année dernière à 13 345 € cette année.
Malgré la réduction prévue des dépenses de Noël et les inquiétudes quant à l’impact sur le moral du personnel, les entreprises indiquent qu’elles donneront la priorité en 2023 aux dépenses que le personnel « apprécie vraiment ». Bien qu’ils prévoient de continuer à dépenser moins en faveur du personnel pour les événements sociaux et les avantages professionnels, près de la moitié des décideurs (45,6 %) indiquent qu’ils investiront plutôt dans l’augmentation des salaires, la formation et les frais de déplacement.
« L’examen minutieux des dépenses de Noël a eu pour effet positif que les chefs d’entreprise ont recentré leurs efforts sur l’utilisation de l’argent au sein de l’entreprise. Avec l’argent économisé sur les activités sociales, les employés pourraient voir une augmentation de salaire ou plus d’argent consacré à la formation, ce qui a un impact positif non seulement sur les employés, mais aussi sur l’entreprise elle-même », conclut Alvaro Dexeus.