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Manuel Martins (Danone) : « L’adaptation de nos aménagements est une priorité en 2023 »

Par Alexandre Foatelli | Le | Services

Œuvrant chez Danone depuis près de 20 ans, Manuel Martins s’occupe du workplace du mastodonte de l’agro-alimentaire. En marge de sa participation au jury des trophées Worknight, il nous livre sa vision du métier, du rôle que joue l’environnement de travail dans l’entreprise à sa définition des services aux collaborateurs, en passant par ses priorités pour 2023.

Manuel Martins est directeur adjoint en charge de l’environnement de travail chez Danone. - © D.R.
Manuel Martins est directeur adjoint en charge de l’environnement de travail chez Danone. - © D.R.

Quel rôle joue l’environnement de travail dans votre entreprise ?

On a tous une définition différente de l’environnement de travail et j’aime à dire qu’il est plus difficile de définir ce que c’est, plutôt que ce que ce n’est pas ! On sait très vite attribuer ce qui relève de la finance, des RH, de l’IT…  Tout le reste rentre, potentiellement, dans le spectre de l’environnement de travail. Deux exemples ont façonné les limites de ce périmètre ces dernières années.

Le volet développement durable, d’abord. S’il y a souvent des directeurs du développement durable pour la partie industrielle, c’est relativement peu le cas pour les bâtiments tertiaires. De ce fait, les plans d’action en la matière dans l’immobilier tertiaire sont portés par le DET la plupart du temps. De la même façon, la santé au travail rentre régulièrement dans notre périmètre, que ce soit au travers de l’aménagement de salles de fitness, ou le suivi de l’évolution des troubles musculo squelettiques. Si le périmètre de l’environnement de travail est différent pour chaque entreprise, on peut considérer qu’une quarantaine de métiers peut en faire partie selon le domaine d’activité, l’histoire de la société et la compétence de celui qui est à la tête de ce poste.

Ce périmètre large implique-t-il de travailler de façon transverse avec les autres fonctions supports de l’entreprise ?

Bien sûr ! Je le dis haut et fort : notre métier est d’abord un métier d’association. Toutes les fonctions support sont des fonctions extrêmement connexes et connectées.

On peut considérer qu’une quarantaine de métiers peut faire partie de l’environnement de travail.

On ne peut pas travailler sans l’IT, avec la digitalisation des services, sans les RH car nous avons régulièrement des échanges avec les représentants du personnel et sans la finance parce qu’on a des budgets à gérer. L’environnement de travail est, d’abord et avant tout, un métier de rassembleur.

Sur quel enjeu avez-vous les attentes les plus importantes aujourd’hui ?

Pour ma part, j’ai un important sujet autour de l’aménagement dans l’actualité. Post-Covid, un déséquilibre s’est matérialisé entre nos nouveaux modes de fonctionnement, beaucoup plus digitaux, et les aménagements tels qu’ils ont été réalisés, aussi récents soient-ils. En moyenne, un bâtiment a 70 % d’espaces à usage individuel et 30 % d’espaces collectifs, et les plus modernes ont une répartition de 60-40 %. En somme, dès que le taux d’occupation atteint 40 %, les espaces collaboratifs sont fréquemment complets. Mais aujourd’hui, la grande majorité, sinon l’ensemble des réunions se déroulent avec des participants qui sont à distance, et donc celles-ci sont sources de nuisances dans un open space. L’adaptation de nos aménagements est donc une priorité en 2023 et nous avons déjà commencé des tests.

Nous avons aussi des enjeux sur la gestion de l’immobilier et des questions de sobriété économique et écologique à l’heure du travail hybride. Sur cet enjeu là aussi nous devons travailler de concert avec la fonction immobilière.

Pour vous, quels sont les critères d’une bonne innovation ?

Pour moi, le point d’entrée est économique. Quelle que soit la nouveauté, il faut qu’il y ait un avantage économique à la mettre en place car c’est le prérequis qui permet d’aller chercher les deux autres critères qui m’intéressent particulièrement : les avantages sociaux et environnementaux. Dans mon process, je ne fais pas de projets si ces trois items ne trouvent pas d’avantages.

En matière de services aux collaborateurs, le groupe Danone a-t-il fait le choix de l’hospitality management ?

Oui, la transformation s’est opérée naturellement depuis le début des années 2020. Danone s’est doté de plusieurs responsables de ce thème de l’hospitality management au sein de chaque site, avec au départ une fiche de poste qui était à construire.

Nous avons des enjeux sur la gestion de l’immobilier et des questions de sobriété économique et écologique à l’heure du travail hybride.

Notre volonté était que ces personnes soient très identifiées et puissent faire l’interface avec les occupants. Sur certains bâtiments, nous avons mis en place une doublette, avec une personne responsable d’équipe propreté qui vérifier que tout est en ordre le matin grâce aux outils de traçabilité dont on dispose, et une autre qui va avoir un profil beaucoup plus communiquant. 

Comment gérer la cohabitation au sein du groupe du travail hybride pour les métiers tertiaires et des métiers non-éligibles au télétravail dans les usines ?

Sur cette question, il existe deux attitudes. D’un côté, ceux qui disent « notre cœur de métier, ce sont les usines, les gens sur le terrain, les chantiers » et qui considèrent que les collaborateurs sur leurs sites tertiaires doivent montrer l’exemple et donc être en présentiel. Sur nos sites tertiaires, nous avons choisi de prendre le parti de laisser la liberté aux collaborateurs de décider s’ils souhaitent faire du télétravail, dans la limite de deux jours par semaine.


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