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Pourquoi les DRH doivent repenser leur plan de mobilité ?

Par Alexandre Foatelli | Le | Mobilité

Trajets longs, absentéisme, productivité, qualité de vie au travail… les trajets domicile-travail sont devenus une question incontournable pour les DRH dans un contexte sanitaire vecteurs de nombreux changements de paradigme. Zoom sur les raisons qui impliquent de redéfinir les plans de mobilité des salariés.

Les trajets domicile-travail sont devenus un sujet RH incontournable. - © Getty Images
Les trajets domicile-travail sont devenus un sujet RH incontournable. - © Getty Images

13,3 km. Telle est la distance moyenne des trajets domicile-travail en France… pour un aller ! Un chiffre qui explique à la fois la part encore largement majoritaire de la voiture et le « plafond de verre » qui semble s’imposer au développement des modes doux. Pour le commun des mortels, il faut compter une heure de vélo (45 minutes avec un modèle à assistance électrique) pour effectuer ces 13 km. Autant dire que sans la possibilité de prendre une douche sur son lieu de travail… Réduire les distances n’a pas que des effets positifs sur les émissions de carbone, c’est aussi une réponse à des attentes d’un nombre croissant de salariés : 69 % d’entre eux envisageraient de changer d’entreprise pour se rapprocher de leur domicile, et même 73 % pour les Franciliens. Et le recours au télétravail ne résoudra pas toute l’équation.

Lors d’un webinaire Canapé RH organisé par Eurécia, Laure Wagner, CEO de la startup 1 km à pied, rappelait que 7 millions d’employés de terrain ne sont pas éligibles au télétravail.

« Parmi ces métiers, 45 % des actifs travaillent pour des entreprises multisites. Nos données nous permettent d’estimer que 62 % d’entre eux pourraient donc faire le même job plus près de chez eux », souligne Laure Wagner.

Dès lors, un grand nombre d’entreprises n’ont-elles pas tout intérêt à (re)travailler leur plan de mobilité ? Durant ce webinaire, la dirigeante de 1 km à pied a présenté plusieurs raisons.

1) Pour les salariés

La mobilité est constitutive de la qualité de vie au travail et du bien-être des collaborateurs : une étude menée par Alphabet [lien vers article étude Alphabet] indique que 24 % des actifs estiment que leurs déplacements dans le cadre du travail ont un impact négatif sur leur qualité de vie au travail. Des trajets longs et pénibles sont sources de stress et de fatigue. Dans le cas de l’usage de la voiture, 52 % des automobilistes reconnaissent conduire dans un état de fatigue, propice aux accidents.

En outre, réduire les temps de trajet permet aux salariés de mieux sociabiliser avec leurs collègues, en acceptant plus volontiers de venir en afterwork, jusqu’à en faire des potentiels amis.

52 % des automobilistes reconnaissent conduire dans un état de fatigue.

Une manière pour l’entreprise de susciter l’engagement au sein de ses troupes. Le dernier gain pour les salariés est d’ordre pécunier, puisque la réduction des distances réduit les dépenses liées à la voiture (essence, péage, entretien) ou aux transports en commun (les abonnements de trains interrégionaux par exemple).

2) Pour les entreprises elles-mêmes

Des salariés heureux, ce sont des salariés moins absents. L’absentéisme représente un coût estimé à 4 250 € par collaborateur et par an. D’après le baromètre 2021 établi par Ayming, les absences répétées seraient même contagieuses : une équipe sous-staffée serait plus encline à voir ses membres partir sous la pression et la charge de travail supplémentaire. Le cabinet estime qu’en réduisant de 1 % le taux d’absentéisme moyen, ce n’est pas moins de 23 milliards d’euros qui pourraient être économisés soit 899 € par salarié par an !

La réduction des temps de trajet présente d’autres gains économiques pour les entreprises. « Les salariés dont le trajet domicile-travail dure plus de 40 minutes travaillent en moyenne 16 minutes de moins », indique Laure Wagner. Par ailleurs, un salarié sur deux se disent prêts à accepter une baisse de revenu en contrepartie de se trouver plus proches de leur domicile. En sommes, les DRH peuvent bénéficier de salariés plus motivés, plus productifs tout en étant moins couteux, à la faveur d’un schéma de mobilité optimisé.

3) Pour le climat

Compte tenu de la place toujours prépondérante de la voiture et de la difficulté de promouvoir les modes de transports doux pour des distances élevées, l’enjeu des mobilités domicile-travail revêt un caractère environnemental. Le trajet moyen en voiture représente 1,4 tonne de CO2. En complément de mesures d’optimisation, comme le fait de recruter localement, les entreprises peuvent encourager/favoriser le recours au covoiturage pour réduire cette empreinte à la marge.

Il sera de toute manière nécessaire pour les sociétés d’agir par anticipation sur la réglementation. En effet, en 2025, les villes de plus de 150 000 habitants seront soumis à des circulations automobiles restreintes, en tant que Zones à faibles émissions.

Le trajet moyen en voiture représente 1,4 tonne de CO2.

Aujourd’hui, ce n’est pas moins de 43 % des automobilistes qui se retrouveraient dans l’incapacité d’entrer dans ces aires urbaines !

Du bien-être des collaborateurs au défi climatique, en passant par les finances des entreprises, les raisons pour que les DRH se penchent sur leur plan de mobilité ne manquent pas.

 

 

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